Le Rouquin est une adaptation très succincte de Sallinger, une pièce que Bernard-Marie Koltès a écrite en 1977. Au langage palpitante et ironique, poétique et parfois obscène, cette œuvre aborde le thème du déclin de l’american way of living par le biais d’une désagrégation familiale. Il s’agit d’un « spectre » qui va et vient entre la vie et la mort avec sa charge schizophrénique de haine et d’amour passionnel. La dimension de l’espace et du temps est tantôt réelle, tantôt irréelle. Tous les personnages (le Rouquin, sa sœur, son amante, son frère) sont des êtres troublés, cruels et agressifs. Ils ne dialoguent presque pas entre eux, mais n’échangent que de monologues.
Nous avons ancré le jeu du Rouquin dans la dynamique et la gestualité du flamenco, même si ce sont les notes d’une symphonie de Chostakovich qui accompagnent le dernier tableau de ce spectacle, qui, à ce jour, figure comme le seul représenté en langue française.
La première du Rouquin a eu lieu le 30 janvier 2005 au Studio de l’Ermitage de Paris, lors d’une journée de solidarité avec les « réfugiés italiens en France ».